Carnet spirituel n° 79 : Le Christ (1ère partie)

Thème inépuisable, comme l’infini de Dieu : Jésus !
Depuis ses origines, l’Église scrute le mystère… de Nicée en 325 jusqu’à Rome… en 1950, depuis la définition de la consubstantialité de Jésus avec le Père jusqu’à l’accueil de sa Sainte Mère dans sa gloire… c’est toujours en référence à Jésus que l’Église pense, cherche, contemple, définit, parle et proclame sa foi et son amour…
Jésus, toujours Jésus, puisque toutes choses sont gouvernées par Lui !
Sans avoir fait un examen exhaustif des prédications du Père, je crois ne pas me tromper en disant qu’il ne pouvait prêcher, quel que soit le sujet, sans rapporter ses propos à Jésus-Christ, et, bien sûr, sans évoquer la belle figure de Marie.
Mais son thème préféré était quand même la personne de Jésus-Christ.
Mgr Lefebvre avait la même préoccupation : faire connaitre le mystère de Jésus.
Car c’est tout de même un grand mystère ! Saint Paul le répète constamment. C’est ce qu’il enseigne d’une manière toute particulière à tous ceux auxquels il est envoyé. Dans l’épître aux Éphésiens, au chapitre troisième, voici ce qu’il dit :
« À cause de cela, moi, Paul, le prisonnier du Christ pour vous païens… puisque vous avez appris la dispensation de la grâce de Dieu qui m’a été donnée pour vous, comment c’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère que je viens d’exposer en peu de mots. Vous pouvez en les lisant reconnaître l’intelligence que j’ai du mystère du Christ : potestis legentes intelligere prudentiam meam in mysterio Christi : il n’a pas été manifesté aux hommes dans les âges antérieurs, comme il a été révélé de nos jours par l’Esprit aux saints apôtres et prophètes de Jésus-Christ. Ce mystère, c’est que les Gentils sont héritiers avec les Juifs, et membres du même corps et qu’ils participent à la promesse de Dieu en Jésus-Christ par l’Évangile, dont je suis devenu ministre selon le don de la grâce de Dieu qui m’a été accordée par son opération toute-puissante. C’est à moi, le moindre de tous les saints, qu’a été accordée cette grâce d’annoncer parmi les Gentils la richesse incompréhensible du Christ, et de mettre en lumière, aux yeux de tous, l’économie du mystère qui avait été caché depuis le commencement en Dieu, le Créateur de toutes choses, afin que les principautés et les puissances dans les cieux connaissent aujourd’hui, à la vue de l’Église, la sagesse infiniment variée de Dieu, selon le dessein éternel qu’il a réalisé par Jésus-Christ Notre Seigneur » (Ep 3, 1-11).
Pour saint Paul, vous voyez, c’est vraiment sa grande préoccupation : faire connaître aux Gentils le grand mystère du Christ. Et en effet, nous savons tous, bien sûr, et nous professons dans notre Foi, que Notre Seigneur Jésus-Christ est homme et que Notre Seigneur Jésus-Christ est Dieu, qu’il est Homme-Dieu. Dans le mystère de cette union de Dieu avec la nature humaine, il est évident que nous avons beaucoup à méditer.
Cet homme, donc, qui circulait en Palestine, qui a vécu à Nazareth pendant trente ans : cet homme était Dieu. C’est une chose évidemment extraordinaire. Il m’est difficile d’imaginer ce qu’il pouvait être. Parce qu’enfin, comment Dieu peut-il être dans un corps d’homme, dans une simple âme humaine, limitée ? Est-il évident que Dieu peut se passer de la personne humaine et assumer par lui-même directement une âme et un corps ? Il est évident que c’est un mystère, parce que nous n’arrivons pas à comprendre exactement cette réalité absolument stupéfiante, l’Incarnation de Dieu. Et c’est pourtant en ce mystère que se trouve notre salut. C’est dans ce mystère que se trouve même toute la raison d’être de la création ! Essayons, dans la mesure du possible, de parler du mystère de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Abbé Michel Simoulin