Carnet Spirituel n°77 : Le Verbe incarné II
Éditorial
L’Évangile selon saint Jean est considéré comme le plus fiable, historiquement parlant. D’abord, c’est le seul des quatre évangiles canoniques qui soit revendiqué par un témoin oculaire : « Celui qui a vu rend témoignage, et celui-là sait qu’il dit vrai ». Et de fait, même si le témoignage du
« disciple bien aimé », comme l’auteur de cet Évangile aime à se nommer, a pu être enrichi par des rédacteurs, les indications topographiques ou chronologiques de Jean sont moins schématiques que celles des synoptiques, plus respectueuses de la complexité du réel… Son but n’est pas tant de nous rapporter les évènements de la Vie de Jésus que de nous dire Jésus, de nous livrer son âme.
Saint Thomas d’Aquin, après lui, est sans doute celui qui a le mieux compris cet Évangile. Qu’on se reporte au magistral commentaire qu’il en a fait, bien plus volumineux que celui de saint Mathieu. Et cela explique le superbe commentaire que Jésus lui-même en a fait : « Tu as bien écrit de moi, Thomas ».
Et le Père de Chivré aimait puiser dans saint Thomas les plus beaux commentaires de saint Jean, pour parler en vérité et en beauté de Jésus.
Il y a ici une belle affinité entre saint Jean, saint Thomas et le Père de Chivré, qui nous permet de continuer à boire à cette belle source.
Abbé Michel Simoulin