Carnet Spirituel n°71 : La Bonté I

Éditorial

Comme Il sortait pour se mettre en chemin, quelqu’un accourut et se jetant à genoux devant Lui, Lui demanda : « Bon Maitre, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? ». Jésus lui dit : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu Seul »*

Pourquoi alors aborder le sujet de la bonté, si cette vertu est l’apanage de Dieu et uniquement de Dieu ? La réponse à cette objection est toute simple : ne pas s’y intéresser, ce serait oublier que Dieu nous a créé à son image et que nous avons tous en nous cette vertu, vertu que nous avons développée ou vertu qui nous reste à faire grandir en nous.

Le présent carnet correspond à une première partie d’un ensemble de textes écrits par le Révérend Père de Chivré, en 1982 et 1983. Il sera suivi par trois autres carnets sur le même thème de la bonté mais aussi sur des thèmes en relation étroite avec cette vertu, dont notamment le silence.

Dans cette première partie, le Père de Chivré nous confie toutes les facettes de la bonté : qu’est-ce que la bonté, quel est le rôle essentiel de la bonté, comment pratiquer la véritable bonté, comment échapper aux artifices d’une bonté qui cacherait la recherche d’avantages personnels, qu’exige de nous la bonté, que faut-il pour être bon, que peut nous apporter la bonté…

Le Père nous montre aussi qu’il y a une bonté naturelle et une bonté surnaturelle, une bonté fausse et une bonté vraie,  qui se traduisent pas des résultats très différents.

La bonté est une imitation de Dieu et de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ce ne peut donc être qu’une vertu exigeante. On ne devient pas bon, juste par une disposition mentale. La bonté se prépare, s’apprend, se médite, se cultive, parfois dans la souffrance. On pourrait même penser, au travers des écrits du Père, que pour pratiquer la bonté, il faudrait être revêtu de toutes les autres vertus chrétiennes. Ainsi, pour être un bon chrétien, il suffirait, semble-t-il et tout simplement, d’être bon mais… d’être bon à la perfection !

Pour terminer cet éditorial, je fais appel à Ernest Hello : «  La vie est un mystère. L’homme, quand il croit avoir affaire à l’homme, ne sait pas au juste à qui il a affaire. Quand il s’agit de dégager l’Immense inconnu, le raisonnement est celui qui trompe. Celle qui ne trompe pas, c’est la Bonté. La Bonté est la pierre de Jacob sur laquelle l’homme dira au jour du réveil : ce lieu est saint et je ne le savais pas »**

Abbé Michel Simoulin

*Mc x.17 (on retrouve le même passage chez saint Luc, chap. xviii,.19).

** Extrait de : « Le Sublime » (Prières et Méditations)