Carnet Spirituel n°85 : La Foi (5e partie)
Éditorial
Monsieur l’Abbé Michel Simoulin a été rappelé à Dieu le 2 mai, premier vendredi du mois de Marie et fête de saint Athanase. Il était né le 2 février 1943, en la fête de la Purification de la saint Vierge Marie. Si Notre Association perd son Président, elle se voit surtout privée de son précieux guide spirituel qui, pendant plus de vingt ans, a choisi les thèmes et les textes des « Carnets spirituels du R.P. de Chivré », participé à la relecture et aux corrections de chaque carnet auquel il ajoutait un éditorial plein de bons conseils et laissant transpirer l’affection qu’il avait pour le Père de Chivré.
On trouvera sur différents sites, notamment, La Porte Latine, Renaissance Catholique, Dominicaines Enseignantes de Fanjeaux, des éléments de la biographie de l’Abbé Simoulin. C’est pourquoi nous n’en ferons pas état dans cet éditorial.
Pour lui rendre hommage, quoi de mieux que de lire ou de relire cette belle prière qu’il avait écrite pour son jubilé sacerdotal en 2005, prière qui résume toute sa vie de Prêtre, qui traduit bien les souffrances et les joies de sa vie sacerdotale :
« Seigneur depuis vingt-cinq années ma pauvre vie d’homme Vous appartient, et je Vous dois cet hommage de ne pas m’avoir trompé : Vous m’aviez promis le sacrifice : je l’ai trouvé ; Vous m’aviez annoncé l’épreuve : je l’ai connue ; Vous m’aviez appris le Calvaire : je l’ai appris par cœur. Mais Vous m’aviez rassuré en me promettant votre Mère et votre chère Présence. Et Vous avez tenu parole. Et cette Présence s’est servie de mes lèvres pour Vous rendre présent et Vous offrir, pour me taire devant Vous, pour prier sous l’insulte, pour parler l’Évangile, pour effacer les péchés, pour guérir les doutes ; de ma pensée pour refléter sur mes frères Votre rayonnante certitude, pour dissoudre l’erreur et affirmer le vrai ; de mon cœur pour aimer les petits, pour relever les cœurs, pour raffermir les combattants, pour consoler les mourants. Tout cela est beau – superbement beau – car tout cela a été pacifiant pour ceux que j’ai approchés. Rappelez-moi si Vous le voulez : je n’ai pas de sang sur les mains ; je n’ai au cœur ni rancune ni colère ; je ne regrette pas de m’être confié à Vous… au contraire : je n’ai plus au cœur que votre Amour et celui de Votre Mère, je n’ai que votre Bonté et votre Paix, avec ma reconnaissance, et je n’y suis pour rien. C’est pour cela que j’en parle. J’en parle pour donner aux jeunes qui m’entendent l’envie de Vous suivre comme on suit le soleil du regard : du frémissement de son aurore pour se laisser enthousiasmer, en passant par la gloire de son zénith pour se laisser consumer, jusqu’à la mélancolie de son couchant pour connaître le désir de le revoir le lendemain encore plus beau, encore plus vrai, encore plus certain. Ainsi soit-il. »
Nous savons que Monsieur l’Abbé Simoulin veille sur notre Association. Nous ne sommes donc pas inquiets pour son avenir et comptons, aussi, sur la Providence, sur la Très Sainte Vierge Marie et sur saint Michel pour que, sans tarder, nous puissions nous appuyer sur un nouveau guide spirituel. Chers amis du R.P. de Chivré, nous sollicitons aussi vos prières pour que nous soyons rapidement exaucés.
Revenons à nos carnets. Celui-ci que vous tenez entre vos mains est dans la continuité des précédents, la Foi étant un sujet quasiment inépuisable. Le Père de Chivré nous emmène à nouveau à la découverte de cette grande vertu théologale que nous citons souvent avant les deux autres, véritable sésame qui permet d’entrevoir les mystères divins. Il la définit, s’attarde sur notre liberté à croire ou à ne pas croire, nous rappelle l’exigence à faire rayonner la Foi autour de nous et n’oublie pas qu’avoir la Foi n’exclut ni la Croix ni les périodes d’absence de lumière divine. Avoir la Foi, quelle merveille s’exclame le Père de Chivré : « Mon Dieu, je crois en Vous », petite affirmation merveilleuse… et Benoît quitte ses propriétés pour éclairer le monde avec une innombrable famille religieuse, et Jeanne d’Arc quitte père et mère pour éclairer la France de la fulgurance de ses victoires, et Vincent de Paul remue la société et la cité avec le souffle irrésistible de ses organisations véritables ! » (Cf. La logique de la Foi jusqu’à l’exemple dans la cité)
Guy et Hugues de Chivré
