Carnet Spirituel n°72 : La Bonté et le Silence

Éditorial

Si Dieu est bon, pourquoi la souffrance ? Pourquoi la maladie, la guerre, la mort ? L’objection est trop classique pour être ignorée !

Ma réponse sera d’abord : Si Dieu est bon, pourquoi le péché ? Pourquoi ne pas accepter que sa volonté se fasse ? Pourquoi s’opposer à cette bonté divine ?

Bernanos dans « Nos amis les saints » fait cette remarque : « Le scandale de l’univers n’est pas la souffrance, c’est la liberté. Dieu a fait libre sa création, voilà le scandale des scandales, car tous les autres scandales procèdent de lui ».

L’homme est libre, c’est là son privilège et sa grandeur. Cette liberté est le plus grand cadeau de la bonté divine ! Et le scandale des scandales réside dans le fait que l’homme, au lieu d’user de cette liberté pour collaborer à la bonté divine, en use pour opposer sa volonté à celle de Dieu, pour s’opposer à la bonté divine, en quoi consiste le péché !

Tous les malheurs humains sont le fruit de son péché, qui fait obstacle à la bonté divine !

Et Dieu s’entête dans sa bonté à poursuivre l’homme pour le ramener à lui : l’Incarnation, la Rédemption, la Croix, l’Église et les sacrements… la Vierge Marie elle-même et Saint Joseph sont les moyens choisis par la bonté divine pour parler au cœur de l’homme et l’inviter à la confiance en Dieu. La bonté divine est allée jusqu’à devenir humaine dans l’Incarnation de son Fils… Elle est allée jusqu’à devenir notre vie dans la grâce qui orne les âmes de ses fidèles…

Le cardinal Journet disait ceci : « Je ne dis jamais à quelqu’un : « Ayez confiance en vous », mais je dis toujours : « Ayez confiance en Dieu qui est en vous ». Alors tout est limpide ».

Comment peut-on dire que Dieu n’est pas bon parce que les hommes sont mauvais ?

Si l’homme savait se taire en lui-même, ne pas écouter le péché qui murmure en lui… amour-propre, égoïsme… fais ce qu’il te plait… si l’homme savait réduire au silence le mal qui sommeille en lui… sa liberté pourrait se jeter en Dieu si Bon comme un enfant se jette dans les bras de son Père, et le mal disparaitrait de son cœur et le monde serait libre de chanter la bonté divine.

Alors faisons silence et écoutons le Père nous conduire vers le vrai silence, celui de l’âme qui ne s ‘écoute plus pour ne plus entendre que la parole de Dieu, l’écouter et la garder afin qu’elle nous conduise à la vie éternelle.

Les textes de ce carnet et des suivants reproduisent des conférences à des religieuses, mais les enseignements du père sont tout à fait propres à conduire les âmes assoiffées de Dieu, de sa bonté et de son silence, à une vie intérieure plus vraie. Or, toute âme chrétienne est appelée à la sainteté, laquelle est d’abord vie intérieure. Alors, lisons ensemble et laissons-nous conduire par la douce et forte main du père dans le silence de Dieu.

Abbé Michel Simoulin