Carnet Spirituel n°61 :
Tiers-ordre (1ère partie)

Éditorial 

Nous allons consacrer deux carnets à la publication de textes relatifs au Tiers-Ordre de saint Dominique. Le Père était très attaché et soucieux de son développement, convaincu de sa nécessité pour donner aux âmes désireuses de perfection un cadre souple mais exigeant, afin de soutenir et encourager leurs efforts. Ces textes datent des années 50-60, avant le dernier concile, et le Père avait surtout comme crainte le progrès des doctrines marxistes : « Ma conviction est faite : l’envahissement marxiste ne sera stoppé que par l’envahissement catholique cent pour cent ». Cela explique en partie un certain optimisme, presque naïf, jailli de sa confiance dans la Sainte Église. Sans doute, aurait-il changé un peu de discours après le concile.

Peu importe, ces textes envisagent le Tiers-Ordre comme ce qu’il est : un moyen de fidélité et d’approfondissement d’une vie spirituelle intense pour tenir dans un monde qui n’est pas seulement laïc mais païen et ennemi de l’ordre chrétien.

Vous réalisez : depuis 1221 pour tous les laïcs, depuis 1285 pour tous les Tiers-Ordres dominicains, l’Église a proposé une règle qui a duré sans aucun changement jusqu’en 1923, soit depuis six cent trente-huit ans. Une règle de Tiers-Ordre a donné à l’Église ces deux grandes saintes de l’ordre Dominicain : Catherine de Sienne et Rose de Lima, des martyrs admirables, en 1838, au Tonkin. Et pour vous résumer l’ensemble : « L’histoire de cette institution, écrit le Père Lacordaire, est l’une des plus belles pages que l’on puisse lire. Elle a produit des saints sur tous les degrés de la vie humaine, depuis le trône jusqu’à l’escabeau, avec une telle abondance que le désert et le cloître pourraient s’en montrer jaloux ».

Il doit être bien clair que ces réflexions au sujet du Tiers-Ordre peuvent sans peine s’appliquer à tous les chrétiens avides de perfection ! Il n’est pas nécessaire d’être tertiaire pour pratiquer les vertus et œuvrer à la perfection de la charité. 

Que tous fassent leur profit de ces enseignements, et que nul n’oublie que c’est le 14 juillet 1984 que le Père est entré dans la vie éternelle : trente-cinq années ! Nous aurions pu célébrer cela mais la plus belle des fêtes est celle de nos âmes et de nos cœurs, celle de la gratitude et de l’action de grâces ! Merci mon Père d’avoir été mon Père !

Abbé Michel Simoulin