Carnet spirituel n° 27 : La contemplation

Éditorial

Élaborés initialement au profit de religieux et de religieuses, les textes sur la méditation et la contemplation qui composent ce carnet, ne peuvent pas nous laisser indifférents. Ne sommes-nous pas tous appelés, un jour, à contempler Dieu ?
Réfléchir, méditer, contempler, voilà pourtant un beau programme de vie, de vie spirituelle bien remplie et de vie d’enfant de Dieu bien comprise.
Comment faire diront certains ? Nous sommes trop pris par nos activités… Ce n’est pas pour nous, c’est bien trop difficile… Nous ne sommes pas faits pour être contemplatifs… Et puis, il y a dans les monastères et les couvents des hommes et des femmes qui le font à notre place… et certainement bien mieux que nous ne le ferions…
Et pourtant, ne prenons-nous pas le temps, dans notre travail, de réfléchir avant d’agir ou de prendre une décision qui pourrait engager l’avenir de notre entreprise ? Ne nous est-il jamais arrivé, en fermant un livre dont la lecture nous a ravis, de rester un certain temps sans bouger à méditer certains passages et même à revivre quelques épisodes marquants ? Ne nous-est-il jamais arrivé, au détour d’un chemin, de découvrir un paysage d’une beauté exceptionnelle dont la contemplation embrase tous nos sens au point de nous faire perdre toute notion de temps ? Ne nous-est-il jamais arrivé, lors de la visite d’un musée, de nous arrêter de longues minutes devant une œuvre dont la mise en scène et les couleurs nous retiennent dans une contemplation qui nous fait oublier tout ce qui est autour de nous ? Humainement parlant et pour notre seule satisfaction, nous sommes capables de réflexion, de méditation ou de contemplation. Et nous en serions incapables pour plaire à Dieu ?
Là où nous sommes, quels que soient notre situation personnelle et familiale, nos occupations professionnelles ou nos centres d’intérêt, nous pouvons trouver le temps indispensable pour nous livrer à une reposante et apaisante méditation, une enrichissante contemplation.
Comment ? Chacun à sa manière. Se mettre devant la Croix, la contempler et méditer la vie de Notre Seigneur de l’Annonciation à son Ascension. Méditer un Mystère du Rosaire, une prière, une page d’Évangile, en contemplant les scènes qui en sont sous-jacentes. Entrer un moment dans une chapelle, dans une église, et se laisser envahir par la beauté des lieux, le tabernacle, le silence ou la flamme d’un cierge
Alors, s’il faut nous encourager, il nous suffira de lire les pages qui suivent, les méditer et surtout faire silence en nous :
« Apprenez-moi, Seigneur, à faire le grand silence
Qui ouvre les écluses de vos conversations,
À me taire sur les choses
Sur les êtres
Sur moi…
Tellement je serai saisi par la Présence
Qui exprime ce qu’elle pense,
Par le fait même qu’elle est.
Ô Mon Dieu…me taire…
Pour prendre conscience que je SUIS
Parce que Vous êtes enfin en moi
Libre de me parler…puisque je ne dis plus rien,
Libre de penser…puisque je ne veux plus rien,
Libre de Vous révéler,…puisque je ne suis plus rien…»*

Abbé Michel Simoulin

*Prière des décidés – page 23 du livret « Contempler avec le Révérend Père de Chivré »