Carnet spirituel n° 25 : L’Eucharistie (3e partie)

Éditorial

La loi de l’amour est la Présence, car la Présence traduit l’affection plus que les mots.
Elle traduit la décision d’apporter son maximum de preuves pour aider, consoler, soutenir et sauver.
L’amour n’accepte pas les distances définitives, il se sert des séparations occasionnelles pour aviver le besoin de retour, de Présence renouvelée.
Or la Présence de l’être aimé empêche le découragement chez l’être aimant, elle consolide et cimente les raisons de persévérer et les courages à endurer les contradictions et les épreuves.
La Présence nourrit pour empêcher d’être entamé par les fléchissements et les lassitudes, donc les démissions.
L’Eucharistie s’affirme nourriture qui fait tenir, qui fait fournir l’effort, qui fait avancer malgré l’obstacle, la nourriture qui entame nos peurs et nos craintes et qui nous met à même d’entamer le monde et ses théories.
La Présence est la preuve majeure de l’affection. Aussi entame-t-elle en nous les inerties qui conseillent l’abstention dans la preuve. Elle dispose à fournir sa part de preuves méritoires en reconnaissance de l’amour reçu.

L’Eucharistie est le sacrement de la fidélité et celui des fidélités qui ne se laissent pas ébranler par les luttes et les moments tentateurs. Elle est donc le sacrement des décidés et des forts. « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang aura la vie éternelle en lui. »
Or est éternelle la vie que rien ne peut plus entamer, même la mort.
Ces lignes, vous l’aurez reconnu, ne sont pas de moi mais du Père de Chivré. Elles résument un peu tout ce que nous aurons médité dans ces trois carnets consacrés à l’Eucharistie. « Amour, présence, force et courage, confiance… ». Je n’en dis pas plus.


Lisons ensemble, méditons et décidons-nous à aimer « per ipsum, cum ipso et in ipso ».

Abbé Michel Simoulin